Sortie d'Egypte, sortie de Babylone, c'est kif kif, méfiez-vous
des ‘i grecs’, c'est la sortie de l'esclavage de la "Raison Sociale".
Car, si la liberté est individuelle, l'esclavage est collectif. Il n’y a pas d’esclavage
particulier sans que celui-ci soit accepté ou toléré par la collectivité comme
pour les meurtres de jeunes filles dans les sociétés musulmanes.
L'entrée dans le désert, qui représente le détachement
de tous les liens sociaux et la régénération par l'intérieur n'a pas le même
sens pour un individu et pour un peuple. Le désert, thème favori de toutes les
religions dans leurs branches contemplatives ne signifie plus le détachement de
la société à l'échelon individuel mais bien collectif.
Il ne s’agit pas de la libération d’un homme mais d’un
peuple. Libération non seulement de l’esclavage extérieur mais aussi intérieur.
Les lois redeviennent celle de la nature, l’expérience, la sagesse, la
conciliation, le respect, l’honneur. Sur le conseil de Yitro, Moshe recruta ces
sages.
En effet, s’il est indispensable pour faire un peuple
qu’il y ait des individus de qualité (qui pratiquent les mitsvotes*), il faut
que l’ensemble du peuple ainsi que les lois en permettent l’expression, le
développement, l’épanouissement. La mitsva* de Shabbat en est le meilleur
exemple. La sortie d’esclavage n’est pas l’affaire d’un homme mais de tout le
peuple, de tous les hommes.
Or, si la faute d’Eve fut au bout du compte de
légitimer le doute en la parole de Dieu, prise au sens littéral, et même le
doute du père car Hachem est Le Père, la seconde faute fut celle de Caïn qui
elle aboutit à douter de la confiance en son frère. Ce n’est pas pour rien que
le premier meurtre relaté par la Torah fut un fratricide ! Que dit Caïn ?
Suis-je responsable de mon frère ? Caïn n’est pas idiot et il met le doigt
sur l’essence de ce meurtre. Chacun pour soi. Nihilisme. Révolte. Le lien
fraternel est le symbole même de l’unité humaine, le premier maillon, la
première brique sociale comme en témoigne le Schéma qui s’adresse non à Hachem
mais à son frère, à son Juif de frère, Yaakov-Israël.
La famille est l’arche sainte de la vie. Ne plus avoir
de relations familiales équivaut à se séparer de la grande œuvre de vie
élaborée par Dieu. Sans relations familiales, il ne reste que des relations
sociales vides de sens, vides de vie, vides de cœur, vides de Dieu … Vide d’hommes
et de ces liens fondamentaux qui forment la charpente d’une humanité heureuse,
les sociétés passent et se reforment sans jamais trouver les bases du bonheur,
tant collectif qu’individuel puisque les deux sont intimement liés. Et, des
lois sociales bonnes comme le bon pain, le respect du Shabbat est la première,
Shabbat shalom !
* Mitsva, mitsvotes sont employés ici au sens de qualité innée à mettre en pratique en union avec les enseignements de la Torah, mais non comme l'enseigne le Judaïsme connu.
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